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Noir comme neige

cine campus montpellier 2014
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P'tit Quinquin, Bruno Dumont, 2014, 204', (France).

 

La séance aura lieu le mardi 18 novembre à 19h00 et sera présentée par Maryline Alligier, auteure de Bruno Dumont. L'animalité et la grâce, un ouvrage paru aux éditions Rouge Profond en 2012. 

 

 

 

 

Synopsis :

 

C'est l'histoire d'une vache. Une vache retrouvée morte. Dans son ventre, une femme démembrée. Un crime atroce que la police locale va alors tenter de résoudre. Des paysans consanguins aux gamins impertinents en passant par le curé éméché au vin de messe, tout le monde au village semble assez tordu pour en être à l'origine. P'tit Quinquin, flanqué de ses deux amis et d’Ève, son grand amour, va tenter de se faire une place dans toute cette affaire, au risque d'y laisser quelques plumes...

 

Pourquoi ce film ?

 

« C'est la bête humaine ! C'est du Zola ! »

 

P'tit Quinquin, c'est l'histoire des habitants ostracisés d'un village tout aussi ostracisé. C'est la métaphore par l'absurde d'un pays pris dans une logique vicieuse visant à détruire toute différence, mais aussi et paradoxalement, qui vient effacer tout visage d'autorité et de structure familiale, nécessaires au bon développement d'un homme. Tout le monde appartient à son propre univers, feignant de comprendre l'autre dans le seul but d'avoir, au moins, la sensation d'être aimé. P'tit Quinquin, c'est un lot gagnant de gueules burinées, de rustres alcooliques, de paysans très probablement consanguins, de sales gosses toujours prêts à instiller un brin d'anarchie, de vaches, de bunkers et d'immenses paysages désespérément vides. Bref, pléthore de personnages drôles et attachants, de situations burlesques et surréalistes mais aussi de dialogues improbables...

 

P'tit Quinquin - Spot Radio
00:00 / 00:00

Il paraît que dans le Nord, il y autant de consanguins que de vaches. Le problème, c'est que les consanguins mangent les vaches, mais les vaches, que mangent-elles ? Les consanguins. Ça déséquilibre complètement la chaîne alimentaire. Après tout, il serait hypocrite de s'offusquer. Si on regarde leur environnement, à ces gens-là, on ne s'étonne pas vraiment de les voir se saouler toutes les nuits avec du mauvais vin. C'est immensément vide et ils s'entassent dans des villages en pensant éviter la folie de la solitude. Quelle tristesse. Des études très sérieuses sur le sujet ont démontré les sexualités déviantes de ces autochtones ; homosexuels et zoophiles se côtoient quotidiennement. Des touristes ont rapporté avoir été témoins auditifs de possibles agressions pédophiles, tandis que d'autres sont pratiquement sûrs d'avoir assisté à des réunions occultes de sectes satanistes dans des bunkers. Des récits extrêmement préoccupants que l'on se doit de prendre au sérieux, puisqu'ils émanent de personnes sûres selon ma concierge. Si tout cela est vrai, et c'est très probablement le cas, il va falloir protéger nos chères petites têtes blondes et les empêcher d'aller foutre en l'air de longues et fastidieuses années d'éducation, celles-là mêmes qui vont leur permettre de se conformer à ce que nous savons être bon pour eux. Certaines mauvaises langues pourraient appeler ça une idée reçue, mais nous leur rétorquerions qu'un cliché n'est que l'extrapolation d'un fait. C'est la sagesse populaire qui l'affirme et elle ne se trompe jamais. Bruno Dumont le montre bien dans son P'tit Quinquin, dont les rires et les paysages masquent une autre réalité, bien moins amusante : celle de ces indigènes complètement déconnectés du monde véritable. Alors si vous n'êtes pas xénophobe sauf avec les étrangers, si les handicapés moteur ou carrosserie ne vous dérangent pas, si vous aimez autant un bon cassoulet qu'un mauvais couscous, et si dans le fond, vous prenez un malin plaisir à rire des différences plutôt qu'à supporter la bien-pensance stérile, ne ratez pas P'tit Quinquin de Bruno Dumont. Ah, et j'oubliais, souvenez-vous de ce que disait l'autre  : « Tous, nous sommes fauchés un jour par le croche-pied rigolard de la mort imbécile, et les droits de l'Homme s'effacent devant les droits de l'asticot. ».

Gazette Utopia

Conception et suivi du site : Sedda Laëtitia, Carette Maud-Cécile, Le Dorze Anaëlle, Maus Romain.

Master pro Métiers du Livre et de l'Édition, UPV Montpellier

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