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Analyse de Nanouk

Nanouk l’Esquimau, réalisé par Robert J. Flaherty en 1922, est le premier long-métrage documentaire de l’histoire du cinéma, mais il soulève surtout de nombreuses questions sur la nature du récit et la définition même du genre « documentaire ».

Nanouk l’Esquimau, film documentaire :

Jean Rouch publie dans les années 70 un texte appelé La Caméra et les hommes. Il y exprime son point de vue sur le cinéma ethnographique et cite entre autres Flaherty et son œuvre Nanouk l’Esquimau.

D’après Jean Rouch, le cinéaste doit prendre connaissance de la culture qu’il filme avant de la filmer. C’est ce que Flaherty a fait avant de filmer Nanouk l’Esquimau : il a étudié la culture inuite pendant dix ans avant de passer un an avec la famille. 
Jean Rouch parle également dans le cas de Nanouk l’Esquimau, de “caméra participante”. C’est à dire qu’au lieu d’une caméra qui scrute, qu’on pourrait dire “voyeuriste”, le sujet a connaissance de la caméra. Flaherty montrait souvent ce qu’il filmait à celui qui sera Nanouk, lequel l’aidait dans le choix des extraits comme s’il était en quelque sorte le co-réalisateur du film. 

Nanouk l’Esquimau, film de fiction :

Flaherty a choisi de changer le nom d’Allakarialuk en Nanouk, faisant de lui un personnage et non plus une personne. De la même manière, selon certains commentateurs, les séquences tournées dans les igloos ne peuvent être que mises en scènes car le matériel de l’époque ne pouvait y rentrer, idem pour la lutte contre un phoque, alors qu’il semblerait qu’il n’y avait rien au bout de la ligne. Plus troublant deux des femmes représentées dans le film sont les compagnes de Flaherty et faisaient de la figuration. On notera également que dans les années 20, les Inuits chassaient déjà avec des fusils et non plus avec des arcs ou des lances.
Mises en scènes, trucages, figuration… Ce sont des critères de film de fiction qui remettent fatalement en cause le caractère documentaire de Nanouk.

L’évolution de Nanouk l’Esquimau par la musique :

Nanouk l’Esquimau est un film muet, il est donc très souvent accompagné d’une musique à l’époque et encore aujourd’hui grâce à des ciné-concerts. Cela permet une certaine liberté d’interprétation, et donc crée une multitude de versions au film lui permettant d’évoluer dans le temps. 
La plupart des versions synchronisées sont assez classiques, avec des accompagnements de flute ou de piano. Seuls, les ciné-concerts permettent d’aller plus loin et de moderniser le film. Il est important de comprendre que la musique donne la couleur au film, et les teintes peuvent être très variées. Le spectateur rentre alors en jeu à partir du moment où la musique correspond à son présent.


Analyse de Guillaume Cammarata, Valentin Coré, Edith Kurosaka-Hallbert, Nausicaa Métier, Elodie Mouligné.

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