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FRÉDÉRIC SOJCHER 

 

/ réalisateur  /

 

anime le débat autour de son film  Hitler à Hollywood 

 

 

Frédéric Sojcher (au centre)

Trois questions à… Frédéric Sojcher

 

 

Pourquoi avoir choisi ce titre ? Etait-ce votre première idée ?

 

 Le film devait au départ s'appeler "La guerre continue". Mais je trouvais que cela faisait trop "ancien combattant". Il y a eu plusieurs autre projets de titres, comme "Mystérieuse Micheline Presle", mais cela faisait trop documentaire. "La consipration Aramcheck" avait la préférence du producteur belge du film, Hubert Toint. Mais je trouvais que ce titre ne disait rien du film.

Rappelons le pitch du film :
Maria de Medeiros (actrice et réalisatrice) veut faire un documentaire sur Micheline Presle, star française dans les années 40, qu'elle admire. Micheline lui confie que le film qu'elle préfère dans sa carrière est Je ne vous aime pas. Ce film et son réalisateur, un certain Luis Aramcheck, ont mystérieusement disparu. En faisant une enquête, Maria s'aperçoit qu'Aramcheck voulait créer un studio européen pour concurrencer Hollywood...

J'aurais bien aimé appeler le film Je ne vous aime pas, refus du producteur français, Christophe Mazodier - cette injection pouvant  
 Ãªtre mal prise par les spectateurs. Autre proposition de titre : La Plus Belle Femme du monde, en hommage à Micheline Presle, qui a été considérée par de nombreux spectateurs et par Gilles Jacob, l'ancien Président du Festival de Cannes, comme la plus belle actrice française - sa beauté étant aussi intérieure. Mais ce titre est une nouvelle fois refusé par le producteur.
C'est Catherine Rihoit, qui a participé au scénario, qui a eu l'idée du titre Hitler à Hollywod. Je trouvais sa proposition formidable.  
Hollywood, c'est le symbole de l'industrie du rêve. Hitler, le pire des dictateurs. Hitler à Hollywood, c'était sous forme humoristique dire que le pouvoir du cinéma peut être impérialiste. J'ai dû me battre pour ce titre, car cette fois c'est la distributrice du film en France n'en voulait pas.
On le voit, rien que le choix d'un titre peut provoquer des débats homériques.

 

Quel a été votre objectif lors de la constitution du casting ?

 

 D'abord, je ne peux filmer que des acteurs que j'aime ou apprécie.  
J'avais déjà depuis très longtemps envie de travailler avec Maria de Medeiros. Nous nous connaissions, et nous suivions chacun depuis le début  nos parcours respectifs. Le choix de Micheline Presle est apparu comme une évidence. Encore fallait-il qu'elle accepte de jouer son propre rôle, de parler de sa carrière en inventant un film qui n'existait pas... Cela lui a beaucoup plu. Elle m'a dit qu'elle avait l'impression de jouer un personnage de BD.
Pour les acteurs et les cinéastes connus apparaissant dans le film, c'était pour moi comme une déclaration d'amour au cinéma.
Le casting est en effet assez impressionnant : Théo Angelopoulos, Edouard Baer, Nathalie Baye, Marisa Bereson, Dominique Besnéhard, Patrick Chesnais, l'historien Marc Ferro, le président du Festival de Cannes Gilles Jacob, Emir Kusturica, Michael Lonsdale, Volker Schlöndorff, le journaliste Frédéric Taddéi, Jacques Weber, Wim Wenders...
Tous ont accepté de jouer leurs propres rôles et de participer au film.
Et puis il y a Wim Willaert, qui joue le caméraman amoureux, qui suit partout Maria de Medeiros, pour filmer son documentaire. Il fallait pour ce personnage quelqu'un de décalé et drôle. Je l'avais découvert dans le film de Yolande Moreau, "Quand la mer monte".

 

Pourquoi revendiquer le cinéma européen en utilisant les codes d’Hollywood ?

 

J'aime le cinéma américain. Quand on est cinéphile, on l'aime forcément. Hitler à Hollywood n'est pas un film contre le cinéma américain. La question qu'il pose est : comment avoir à côté des films américains un cinéma européen.
Je suis influencé inconsciemment par les dizaine de milliers de films que j'ai vus. Et aussi par ma culture juive et belge, une forme d'autodérision. Un des articles qui m'a fait le plus plaisir sur le film était celui de Se
rge Kaganski dans Les Inrocks, qui disait : "un film entre Hitchcock et Tintin".

 

 

Interview réalisée par Thomas Chwalczynski, Lukas Emmanuel, Jean Galabrun, Jimmy Rogel et Manon Soyer.

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