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Analyse du film - Suspiria

   Suspiria est un huis clos réalisé en 1977 par Dario Argento, notamment connu pour avoir popularisé le giallo italien (dont le précurseur est Mario Bava). Suspiria se déroule dans une école de danse qui sert également de repère à un clan de sorcières. Mêlant ensorcèlement et horreur, Supiria érige le macabre en raffinement. 
 

Un univers macabre

    Bien qu’en extérieur, la première séquence génère d’emblée une sensation de confinement par la violence de la pluie torrentielle qui s’abat sur Suzy, l’héroïne.  Cette sensation de confinement perdure pendant tout le film puisque les spectateurs, au même titre que les résidents de l’Académie de danse, sont condamnés à rester à l'intérieur de l’école comme s’ils étaient eux aussi pris au piège. 
   La mise en scène des meurtres est également méticuleusement construite pour mettre le spectateur en haleine et en effroi. Le fait de commencer le film par un des meurtres les plus travaillés en est un exemple.  En effet, Argento nous amène, au fur et à mesure, à un paroxysme sanglant. Le travelling latéral nous montre la première victime, telle une vierge, en contre plongée pour mieux sublimer la mort et le crime.

L’esthétisme de l’horreur

    L'esthétisme des décors, des couleurs et l'importance de l’architecture est également à souligner dans Suspiria. Par les couleurs des murs, les dorures courbées, les formes ésotériques ou les entrelacements des cadrants, nous rentrons dans cette école comme si nous rentions dans un autre monde. Onirique le jour, diabolique la nuit. Quelque chose de surnaturel apparaît. Nous avons une confrontation entre le bleu et le rouge, le Bien et le Mal, qui nous déstabilise au même titre que Suzy lorsqu'elle plonge dans ses rêves. Toutes ces couleurs nous happent dans l'univers si particulier du film. L'architecture est mise en valeur par des plans d'ensemble assez longs des monuments de la ville ou en contre plongée lorsque nous sommes à l'intérieur. Dario Argento a d'ailleurs confié qu'il aurait préféré tourner avec des enfants pour plonger le spectateur dans un univers horrifico-fantastique aux décors très grands et oppressants.

L’hypnotisme sonore 

    Dès les premières secondes du générique, la musique est présente. Les partitions des Goblins rythment les meurtres. Ils ont réussi leur défi en réalisant une musique aussi angoissante que le film, s'adaptant incroyablement bien avec ce que l'on vit à l'écran. La musique fait office de potion magique, et à chaque note un nouvel ingrédient est ajouté, augmentant de plus belle notre angoisse. La bande son nous hypnotise, nous oppresse au fur et à mesure qu'elle s'accentue avec les meurtres qui deviennent de plus en plus tortueux. La musique des Goblins est un leitmotiv qui nous tient en haleine, nous accompagnant tout au long du film. La musique et les chuchotements s'insinuent dans nos têtes, nous hypnotisent pour nous hanter bien au-delà des frontières du film. 
 

Analyse d’Agathe Lannes, Valentine Leonardi, Lina Mafhi, Laetitia Mas, Sophie Reboul.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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